Les groseilles (à maquereau), version 3

J'ai terminé mon diplôme de russe le mois dernier. Maintenant il s'agit de continuer à pratiquer. Quoi de mieux que la dentelle :-) pour ce faire? Surtout quand elle est belle!

À partir de cet article, je voudrais explorer la dentelle de Viatka puis la dentelle de Beliov, deux dentelles russes peu connues ici. Et qui ont des ressources d'apprentissage, contrairement à la Ielets.

Je vais commencer par la première. Le site web et le canal YouTube d'Ielena Rusakova sont des incontournables. Mme Rusakova est une dentellière de la région de Viatka. Elle s'est classée meilleure dentellière de Russie lors d'une compétition récente. Elle enseigne la dentelle selon les techniques de Viatka. Je vais me limiter à sa section gratuite (tout en pratiquant la langue) et je vais partager avec vous. 

Rappel: au bas de mon dernier article, je signale un motif qui s'appelle groseille (on l'appelle aussi huit). En France, vous dites groseilles à maquereau pour ce petit fruit.

Comme promis, je reviens avec ce motif. Il y en a au moins trois versions. Celle que je vais essayer en premier, la version 3 (ci-dessus à gauche), est ma préférée. Mme Rusakova a quelque chose à son sujet. Elle fournit un patron d'échantillon. J'ai refait celui-ci par ordinateur. Vous le trouverez ici.

La groseille est travaillée avec sept paires de fuseaux: deux paires de cordonnets et cinq paires de fil ordinaire. Les points utilisés sont la toile (pour les cordonnets) et la grille. 

On part de quatre épingles. La première est en haut de la première boule, en plein milieu. On y pend les paires de cordonnets (ci-dessous). Celles-ci doivent être mises l'une dans l'autre afin qu'elles tiennent ensemble quand viendra le moment d'ôter les épingles (ci-contre à droite). De part et d'autre de la première épingle, on en met deux autres. Sur chacune, on pend deux paires de fil ordinaire. Enfin, à gauche au-dessus du départ du meneur, on pend la dernière paire (voir plus bas l'image au centre). 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1) On travaille les cordonnets en toile (oui) en s'en servant comme meneurs, les trois paires passives à gauche, les deux paires passives à droite (ci-contre à droite). On fait une torsion aux cinq paires passives.

 

 

 

 

 

 

 

 

À partir de la gauche, on travaille en grille jusqu'aux cordonnets à droite. On travaille ceux-ci en toile vers la droite, on fait une torsion, on place l'épingle, on retravaille les cordonnets en toile vers la gauche, on fait une torsion (on fait toujours une torsion avant de commencer la grille), on va en grille jusqu'à gauche, et ainsi de suite, travaillant toujours les cordonnets en toile, avec une torsion avant de placer l'épingle, ceci jusqu'à la dernière épingle à gauche de la groseille, où on travaille les cordonnets une seule fois en toile, mettant ensuite de côté la paire de meneurs (la torsion n'est pas obligatoire) (ci-contre à gauche). 

Pour avoir un plus bel arrondi des cordonnets, on peut s'aider d'épingles de soutien.

 

 

À partir d'ici, on ferme la groseille. En se servant des cordonnets à gauche comme meneurs, on travaille leurs deux paires passives à droite en toile. On fait la même chose avec les cordonnets à droite comme meneurs: on travaille en toile leurs deux paires passives à gauche (ci-dessus à gauche). Les cordonnets se retrouvent au milieu. On fait croiser-tourner, épingle, croiser, bref un point de toile (ci-contre à droite).

On reprend à 1) pour partir la prochaine groseille. Et on recommence le processus jusqu'à épuisement des groseilles.

L'échantillon part de la gauche mais il pourrait autant partir de la droite.