Dentelle russe - une présentation

La dentelle russe la plus connue chez nous est celle de Vologda. Simplement parce qu’elle est aussi la plus accessible: il y a des livres et des sites en anglais et en français. Simple, elle comporte des galons faits à mesure, surtout en point de toile et de même largeur, des points d’esprit ovales, des tresses, des fausses tresses, des cordonnets en fils épais. Elle utilise beaucoup les accrochages. Elle fait un grand usage de la couleur, d’où que la dentellière n’a pas le choix, dans certaines situations, de couper ses fils. Elle utilise normalement sept paires, dont un meneur. Les motifs sont denses et assez rigides. C'est une dentelle qui peut être assez rustique.

Voici une courte vidéo (en russe, mais c'est OK pour les images) sur la dentelle de Vologda.



La dentelle de Belëv est une dentelle russe qui ressemble à la Milanaise ou à la Hinojosa. Ce sont des galons assez larges, faits à mesure, avec des motifs très variés, des points d’esprits, des cordonnets, des tresses et des fausses tresses. J'espère pouvoir l'explorer un jour.

Voici un vidéo sur la dentelle de Belëv.




Une autre dentelle est celle de Ielets. Elle a beaucoup de traits communs avec celle de la Vologda, mais en plus fin et plus léger. Les galons n'ont pas nécessairement une largeur constante et elle utilise beaucoup le point de grille. Les motifs sont aussi plus flexibles et alternent légèreté et densité. Je veux éventuellement l'explorer. Une caractéristique que je trouve intéressante est l'usage inusité de la couleur. L'effet est assez particulier (voir 0:09 à 0:12 min, puis 0:49 et 0:50 min) de la vidéo suivante.




 
La dentelle de Balakhna. Elle est différente de ce à quoi on est habitué comme dentelle russe. Elle s'inspire des dentelles blondes. En dehors de ce vidéo (en russe, mais ici aussi les images sont suffisantes), je n’ai rien d’autre.



Finalement, la dentelle de Mikhailov. C'est une dentelle rustique, très colorée, à mains libres (texte en anglais), c'est-à-dire sans patron piqué, directement sur le coussin, avec peu d'épingles (chères dans un milieu qui n'en avait pas les moyens), ce qu'il faut pour tenir l'édifice, qui ornait souvent le linge de maison et les vêtements des paysans russes de la région. Elle évoque un peu le torchon. Le fil traditionnel est le lin épais et la couleur dominante est le rouge. 



Il y a quelques autres genres, comme la dentelle de Kirov (synonymes: Viatka, Kukarka) ou celle de Kirishskiï, une autre dentelle paysanne. Mais je les connais pour ainsi dire pas, seulement le nom. Je n’ai rien de significatif sous la main à vous montrer et je ne voudrais pas vous induire en erreur. En fait, je peine à trouver des informations, surtout que ce n'est pas si tranché entre certaines dentelles. Elles peuvent s'influencer et partager des idées, surtout quand elles sont bonnes et/ou qu'elles ont une origine commune, ce qui semble être le cas. Il y a des nuances. Alors je ne dis rien de plus à leur sujet.

Le régime soviétique, par l'intérêt qu'il montrait aux arts populaires, a permis à la dentelle russe de rester un art vivant et de se développer alors que dans plusieurs régions européennes, des femmes se battent à essayer de ressusciter des patrimoines dentelliers perdus. 

Je me présente...



À toutes et à tous, bienvenue sur mon blogue!

Mon nom est Michèle (alias Mei Shile, mon nom ...chinois). Pour celles et ceux qui ne me connaissent pas, je fais de la dentelle aux fuseaux depuis 2003. J’en ai commencé l’apprentissage par la dentelle russe avec Véronique Louppe, qui a été ma professeure la plus significative. Avec elle, j’ai aussi fait du Cluny et du tulle. J'ai aussi appris le Torchon à la Guilde locale. Sans compter les ateliers. En ce moment, j’apprends par moi-même le Fleuri de Bruges ainsi que le Honiton et je m'intéresse aux  dentelles de Belëv et de Ielets, qui sont des dentelles russes peu connues ici. En fait, mes préférées sont celles qui demandent peu de fuseaux, utilisent les points d’esprits et permettent d’utiliser de la couleur. Les effets 3D me fascinent. Mon plaisir est d’expérimenter. Je fais aussi du crochet irlandais, qui est une dentelle fine faite au crochet.

J’aime écrire. D’ailleurs, ma carrière professionnelle s’est terminée comme rédactrice professionnelle. Ce n’est pas la première fois que je tiens un blogue. Quoi de plus naturel comme projet de retraite que de continuer à écrire mais sur ce que j’aime?

Sur ce blogue, je voudrais partager mes coups de cœur, mais aussi des idées, des expériences, des études, des techniques, des patrons. Je voudrais aussi présenter en français mes essais dans des dentelles que je trouve belles mais que la barrière de la langue rend inaccessibles à des francophones (ex: les dentelles russes mentionnées ci-haut, disponibles seulement en russe). Quand ce sera possible évidemment. Parce qu’en dentelle, il ne faut pas être pressé par le temps.