Des volants plats superposés

Les dernières semaines, j'ai continué mon étude sur certains effets 3D en dentelle. J'ai retravaillé le volant de la fleur en bas à droite de cette œuvre originale,  où j'ai deux volants superposés mais l'un plus petit que l'autre. Le volant du dessous est opaque.

Juste pour vous remettre en contexte: seulement certains indices étaient disponibles pour réaliser l'original et je n’ai rien trouvé sur internet pour m’aider. Je crois avoir pas mal cherché. Le patron vient d’un livre d’introduction au Fleuri de Bruges, ce qui laisse entendre que c’est une technique de base. Or, je me suis rendue compte par la suite que c’était pas mal avancé. Comme ça m’intriguait et que je tenais à le faire, j’ai plongé quand même.

L’idée est de joindre des morceaux de dentelle par des accrochages, au lieu de coutures avec du fil et une aiguille, pour obtenir des effets 3D, lorsque possible et applicable. Ça ne se prête pas à toutes les dentelles.


Dans ce qui suit, je partage mon essai avec vous.


Voici d'abord le résultat final. La photo ci-dessous est l'endroit, la suivante est l'endos (vous pouvez double-cliquer sur les images pour les voir dans leur taille réelle).




Cette technique est beaucoup plus avenante que celle des volants plissés et elle se fait aussi avec des accrochages. De même, elle se prête à une plus grande variété d'effets. Ainsi, dans l'œuvre originale (vous pouvez retourner la voir en cliquant sur le lien du premier paragraphe), j'ai appliqué la même technique avec les deux fleurs à gauche, en haut et en bas. La différence réside dans des volants de même dimension mais où on voit celui du dessous par une grille ou une toile lâche. Admettons que ça se voit mal sur la photo. Dans mon étude, je me suis aussi limitée à deux étages de volants. Mais rien n'empêcherait d'avoir plus de couches. Il s'agirait de prévoir une grandeur en proportion des œillets d'épingles (ajouter une ou deux torsions supplémentaires avant de fermer l'épingle) afin d'avoir plus d'espace pour faire les accrochages.

Pour cette étude, j'ai repris le patron des volants plissés. Rien ne justifiait d'en créer un nouveau. Mais j'y ai mis de la fantaisie. Ainsi, j'ai utilisé la technique de coloration que j'ai découvert par le biais de la dentelle de Ielets pour le galon (russe) et le volant du dessus. Cette technique de couleur me fascine et j'avais hâte de l'utiliser "en vrai". Du fil à coudre Gütermann (100% pur polyester) m'a accompagné dans la démarche, avec comme choix  de couleurs outremer et violet, sans compter le fil à broder DMC jaune pour le cordonnet (russe). La partie blanche a été concoctée en coton égyptien blanc 60/2. Un mélange assez incongru, mais j'ai décidé de vivre avec.




Dans le reste de l'article, je vais expliquer comment j'ai procédé. Mais comme c'est le même patron que pour le volant plissé, rien ne vous empêche d'utiliser à la place les mêmes fils, sorte et quantité, que dans ce dernier. Ou de choisir d'autres couleurs, plus dans vos goûts. La même technique s'applique quel que soit le fil employé. Et elle est très simple.

Pour le galon:
  • une paire de meneurs
  • deux paires bordures
  • une paire de cordonnet
  • cinq paires passives
Pour le petit volant:
  • une paire de cordonnet
  • deux paires bordures
  • six autres paires (assez pour se rendre environ à demi-largeur du grand volant)
Pour le grand volant:
  • une paire de meneurs
  • deux paires bordures
  • une paire de cordonnet. Pour ce dernier, j'ai employé quatre fils Gütermann, deux de chaque couleur pour donner de l'unité à l'ensemble.
  • onze paires passives. Il y a suffisamment d'espace pour ajouter une ou deux paires de plus si vous voulez.

Une remarque importante: on n'a pas le choix de travailler à l'envers, du plus petit volant au plus grand, histoire de ne pas cacher le patron en-dessous. D'où que si dans la version finale on veut le galon à gauche, il faut travailler avec ce dernier à droite sur le patron. Dans un exercice, ça ne dérange pas tellement.

On commence avec deux paires sur chaque épingle sauf pour le cordonnet où celui-ci reste seul. Ça s'applique autant au galon qu'aux deux volants. Dans la photo ci-contre, on voit la disposition des fils appliquée pour le galon et le volant du dessus. Remarquez l'alternance des deux couleurs. Celle-ci est essentielle si on veut jouer avec cette technique de coloration. Veuillez vous référer à cet article pour la réalisation, que ce soit en grille ou en toile.










Le galon a été réalisé en toile.

Concernant le cordonnet, il s'agit d'une des techniques de cordonnet en dentelle russe. Celle-ci offre au moins trois façons différentes de le travailler. Mon souhait aurait été de faire un lien vers un site quelconque pour les explications, mais après une recherche rapide du côté français, je n'ai trouvé que le chevron, qui demande deux paires. Or, il n'y en a qu'une seule. Alors voici comment le travailler (pas de photos, mes excuses, sauf peut-être ci-dessous, prise après le passage des meneurs, et où on voit la torsion):
  • prendre la paire de meneurs
  • soulever le fuseau droit de la paire de cordonnet
  • passer les meneurs en-dessous
  • déposer le fuseau droit à gauche de l'autre (celui de gauche devient maintenant celui de droite). La torsion se fait toute seule.

Le petit volant a été fait en grille. À l'encontre du dessin technique du patron, les deux premiers et les deux derniers rangs — qui prévoient de la toile — ont été faits en point double. Comme je n'ai pas trouvé d'exemples, je l'ai fait à ma guise.

Dans un premier essai, mes deux premiers rangs étaient en toile, selon le patron du volant plissé (rappelez-vous que je n'avais pas essayé le passage de la toile à la grille dans la première expérimentation. C'était une occasion de l'essayer). Un problème s'est révélé et j'ai recommencé avec la promesse de regarder ça plus tard.

Pour la largeur du petit volant, l'épingle a été plantée à l'œil entre 0,75 et 1 cm du bord gauche en se servant d'une règle. Un accrochage à l'épingle du galon a terminé chaque rang de droite à gauche.


Une fois le volant du dessus terminé, ça ressemblait à ce qu'on voit sur l'image de droite.
















Pour partir le grand volant, on a juste à réutiliser les épingles du petit, plus d'autres ajoutées afin de compléter la largeur.

Ce volant a été travaillé essentiellement en toile. Ici aussi chaque rang de droite à gauche se terminait par un accrochage à l'épingle du galon.













Jusqu'à trois torsions ont été rajoutées dans les courbes pour remplir, cerclées dans l'image ci-contre, prise juste après un accrochage. J'ai quand même laissé quelques paires en toile du côté du cordonnet pour plus de finition.














Pas plus difficile que ça! Maintenant, à vos coussins!


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